On dit
Surréalisme et on pense à
Salvador Dalí.
Le
Musée de Beaux Arts Juan B. Castagnino à
Rosario vient de présenter l´exposition du génie catalan. Elle est un grand succès dans ma ville, et dans l´
Argentine aussi.
“Dalí, los ojos del surrealismo”, c´est à dire
“Dali, les yeux du surréalisme", est l´expo de plus de 300 œuvres de l´artiste
Salvador Dalí, qui a fait fureur dans l´un des musées les plus importants de l´
Argentine.
Chacune des oeuvres de l´éclectique
Dalí nous montre d´une certaine façon le profil du personnage qu´il s´est construit lui même, et qui lui a conduit à prendre comme appellation celui de
“le roi Dalí”.
C´est ce
Dalí, le même qui porta ces
moustaches extravagants “pour passer inaperçu”.
L´exposition comprend une grande quantité et variété des pièces de l´auteur. On peut se réjouir de tout genre d´objets, de bijoux, de gravures en argent bosselé, des sérigraphies incroyables en plusieurs couleurs différentes, de ses traditionnelles horloges tendres et des ses tableaux et sculptures, bien sûr.
On ne se lasse pas de regarder les images de Gala, sa bien aimée, la femme aux milles surnoms, évidemment la muse de Salvador Dalí. L´artiste aimait les femmes, alors il leurs rendait hommage à travers la présence de son épouse dans ses oeuvres. En outre, il est arrivé à faire un portrait de Pablo Picasso, une gravure en argent de son visage déformé. C´était une espèce de moquerie à cause de la manière dans laquelle le peintre faisait le portrait des femmes. Au contraire, dans sa “Tabla Comparativa de los Mejores Pintores” – c´est à dire, la table comparative des meilleurs peintres – il avait placé Vermeer au podium. Vermeer, l´artiste qui peignait les femmes les plus belles.
L´expo fait le parcours de la vie et de l´oeuvre de l´auteur depuis 1950 jusqu´aux années ´80. La série “De los bigotes blancos” – on dirait la série des moustaches blancs – est émouvante. Les photographies des dernières années de Salvador Dalí et Gala, faites chez eux à Figuéras par Enrique Sabater, son secrétaire, sont fabuleuses.
Je recommande de faire un premier parcours et après la visite guidée en s´arrêtant devant chaque série et en profitant des explications du guide du musée, très versé en histoire de l´art. Ainsi, on peut découvrir plusieurs détails très particuliers de l´oeuvre du génie, de sa manière de travailler dans son atelier, des ses habitudes quotidiennes.
Le parcours guidé commence par la présentation des symboles employés par Dalí dans ses oeuvres, tels que les cannes pour l´appui, les fourmis laborieuses, les horloges, les chevaux puissants et les cyprès, pour n´en nommer seulement que quelques uns. Ces symboles sont toujours présents. Le guide nous parlait de l´obsession que Salvador Dalí avait pour le temps. Il dormait très peu et il veillait. En pleine nuit il courait parfois pour dessiner les images auxquelles il avait rêvé. On nous a appris aussi sur la passion de Dalí pour dessiner les femmes, par l´érotisme, par les caractères qui s´opposent, les traces obliques et les sujets contradictoires. Ce sont assez de sujets, n´est-ce pas ?
On a admiré les séries du Tarot, une autre dédié à Miguel de Cervantes et à Don Quijote. Dans cette salle, il y avait un tableau singulier. On devait s´approcher et l´examiner à la loupe. Sur le col du Quijote, Dalí avait dessiné une armée de 32 soldats minuscules, presque invisibles. Donc, on remarque la manière de travailler de l´artiste : il produit une œuvre dans une autre. J´ai beaucoup apprécié un portrait de Gala qui tournait en portrait d´Abraham Lincoln sous une sorte d´effet 3D. C´était étonnant.
Les séries de gravures en argent étaient fantastiques. On a remarqué "Los 10 Mandamientos" – les commandements de Dieu – , gravés en pairs sur les deux, en face et en revers, avec des différentes significations, "Los 7 Días de la Creación" – les 7 jours de la Création – et les médailles olympiques de 1984.
D´autres séries merveilleuses: la collection de bijoux, le cosmos, Dalí étant très touché par l´arrivée de l´homme à la lune, et la série des objets du futur. Dalí était en effet un visionnaire. À la fin des années ´60, il avait déjà imaginé les téléphones portables et les écrans aux cristaux liquides.
Les chevaux, l´unicorne et Alicia au Pays des Merveilles étaient parmi les personnages favoris de Salvador Dalí. Il aimait Alicia parce qu´elle habitait Wonderland, le pays que Dalí lui-même aurait aimé habiter. Mais les personnages les plus aimés par Dalí étaient les femmes… tout simplement. La magnifique série daliniana nous le montre très bien.
À travers “Dalí, los ojos del surrealismo” on a pu s´imaginer Dalí dans son atelier, sa manière d´organiser les séries simultanées. Il commençait à peindre, il continuait sur une sculpture pour reprendre un dessin après. Ensuite, il poursuivait infatigable dans son élan de création, éclectique et génial. Il faisait tout… en même temps, sans cesse. Savez-vous que l´heure de Dalí était six heures de l´aprèm ?
La "Série de Los Apóstoles" – les apôtres – et celle de l´amant de Venise, Casanova, sont des merveilles.
J´ai adoré les sérigraphies consacrés aux métiers. À mon avis, la plus belle est le "Diseñador de Moda" (le dessinateur de la mode), qui fait la une de mon article. Les reproductions de chacune dépassent les 1.000 exemplaires. Dalí y a employé une technique très difficile. Il a utilisé 13 couleurs dans certaines sérigraphies. On nous dit que c´est presque impossible de l´achever pour un artiste. Pourtant, Salvador Dalí n´était pas un artiste quelconque. Il a dessiné d´autres métiers. Je me souviens du médecin, de l´avocat, du banquier. Il les a dessiné selon son esprit. Bizarre, Dalí n´a pas dessiné le comptable, mon propre métier. Est-ce qu´il ne les aimait pas ?
En plus, on a trouvé des données très intéressantes de la vie de
Salvador Dalí. Il avait dessiné pour
Walt Disney, mais il n´est pas arrivé à l´étape de bande dessinée. Il a été contemporain et il a rencontré
Andy Warhol. Par rapport aux hommages aux autres peintres sur cette table,
Dalí s´est placé lui-même avant
Picasso et après
Leonardo Da Vinci.
Pour conclure avec notre visite virtuelle, je vous dis que chaque salle a un résumé des
“Decires de Dali” – des
phrases de Dalí-. J´ai adoré la liste de auto éloges qui reflètent la valeur que
Salvador Dalí donnait à l´auto estime. Evidemment, il n´en manquait pas, et après mon parcours, c´est facile à comprendre le pourquoi.
Mes coordonnées:
“Dalí, los ojos del surrealismo”
Museo de Bellas Artes Juan B. Castagnino
Boulevar Oroño et Avenida Pellegrini
Depuis le 08-09 jusqu´au 23-10-11
Rosario
Argentine