On trouve souvent des endroits qui nous aident, qui essayent de nous rappeler des choses qu´on ne devrait pas oublier. Parfois, on n´aime pas se rappeler de certains événements.
Pourtant, on dit que ça va mieux de se rappeler, pour ne pas répéter l´histoire.
Rosario a ce type de lieux.
Aujourd´hui, je vous parle d´un petit monument dans l´élégant Boulevard Oroño cette belle voie dont je vous ai déjà parlé plusieurs fois sur mon blog. Peut-être qu´on ne le voie pas bien. Il se place juste en face du palais des Tribunales Federales, les grands tribunaux de Rosario. Dans cet édifice on juge depuis plusieurs années le génocide de la dernière dictature de l´Argentine.
Devant les grilles de la porte de ce bâtiment imposant et ancien, sur l´une des voies centrales du Boulevard Oroño, on s´est installé un pupitre en fer avec un album étonnant. Le fer est froid, aussi froid comme la structure et le message que l´on veut transmettre par le biais de ces feuilles.
Le gros album, ses photos, ses lettres, ses cartes postales et ses petits objets et souvenirs, le tout appartenant aux personnes disparues, nous racontent d´une certaine manière des petites épisodes de leurs vies. On rend hommage aux personnes qui restent malheureusement disparues.
Les images et les objets sont protegés par verres dans ces lourdes feuilles.
On peut s´installer dans un banc pour feuilleter les photos. Pourtant le banc, en fer aussi, est délibérément peu confortable, gênant on dirait. Moi, je crois que c´est bien pour s´asseoir à parcourir les images et se pencher à la douleur du fait de ces vies perdues. C´est un moment pour y réfléchir, pour être ému, pour s´arrêter à imaginer ces histoires de vie. Le trottoir est peint de légendes écrites par les familles. On y peut bien lire la douleur et la memoire.
Récemment, on a installé en haut une bicyclette ancienne, peinte en orange, le seul détail de couleur dans ce monument urbain à la mémoire collective. C´est peut-être une espèce de symbole de l´espoir ou de la justice que l´on attend.
Peut-être.
Boulevard Oroño 950
Rosario
Argentine
N'oubliez jamais !
RépondreSupprimerMerci pour ce reportage. J'aime que le banc soit inconfortable. C'est nécessaire.
Étonnant et vraiment émouvant !
RépondreSupprimerBises
hélène
Disparu...un mot plus terrible encore à supporter que "tué" car le deuil ne se fait jamais. J'avais assisté à Buenos Aires à une manifestation de femmes ayant enfant ou conjoint disparus...D'avoir mis ce monument pour entretenir la mémoire est très bien ! Bises
RépondreSupprimerC'est saisissant. Très bel hommage...
RépondreSupprimerBelle journée chez toi... Bises de nous deux
RépondreSupprimerIl faut se rappeler, pour changer les choses.
RépondreSupprimerC'est une part terrible de l'histoire de ton pays. Merci de l'évoquer. Je t'embrasse.
RépondreSupprimerUne période atroce ou tant de personnes sont disparues sans laisser de traces. Parfois on ne sait méme plus ou elles ont été enterrées.
RépondreSupprimerBonne soirée Elisa
Latil
Tres interessant Elisa. Nous avons tous un devoir de memoire par rapport aux horeurs du passe. J'aime ces traces d'une page difficile de l'histoire de ton pays, en hommage a tous ceux qui y ont laisse leur vie, avec toutefois une note d'esopir pour les generations a venir.
RépondreSupprimerBises
Marie
Je suis fan de la bicyclette en l'air ! C'est fun et réjouissant
RépondreSupprimer